Les commentaires de l'épique:
Tout sauf les buts
Comme à l’aller, les Sochaliens ont manqué trop d’occasions pour espérer se qualifier.
LA PLUS GRANDE épaisseur de l’expérience européenne d’Olympiakos peut-elle expliquer à elle seule la douloureuse élimination sochalienne d’hier soir à Bonal ? Si elle s’est exprimée en seconde période par des gestes douteux, une façon bien sentie de pourrir le match pour empêcher les Francs-Comtois de commencer cette période comme ils avaient empoigné le début de la rencontre, l’argument ne balaie pas suffisamment la surface de la partie. Très clairement, l’équipe grecque était bonne à prendre, venue sur le terrain rongée par le doute et l’avenir incertain de son entraîneur.
Très longtemps, Olympiakos n’a strictement rien montré d’intéressant à l’image d’un Rivaldo qui a traversé la soirée dans la plus grande discrétion. La raison la plus évidente de l’échec doubiste réside bien plus simplement dans un manque de réalisme et de réussite qui s’est dessiné jeudi dernier au Pirée pour se confirmer dans la froidure sochalienne. Il est quand même très compliqué de passer un tour de Coupe d’Europe sans marquer le moindre but. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué, ni à l’aller, ni au retour. Après, on pourra justement se plaindre d’un arbitre qui n’a pas vu le coup de coude asséné par Anatolakis à Menez (51e) – ce qui aurait justifié un penalty – et qui a laissé les Grecs fausser le déroulement des événements par une accumulation de mauvais gestes. Ils ont fait avec les moyens du moment, qui n’étaient pas immenses hier soir.
Stoltidis plie l’affaire
Et, donc, Sochaux peut se dire qu’il a laissé filer son billet pour les huitièmes de finale à la fin d’une première demi-heure menée tambour battant et durant laquelle il se procura trois très belles occasions. Santos les manqua toutes selon un scénario à répétition.
Pour le coup, les Francs-Comtois avaient parfaitement lu les faiblesses grecques. En disposant sa défense avec trois défenseurs centraux, Bajevic n’avait pas eu l’idée du siècle. Zaïri, qui a signé trente premières minutes brillantes, se glissa sans peine dans le dos d’un Schürrer à la dérive pour délivrer trois centres d’école. Santos fut contré par Mavrogenidis sur le premier (10e), manqua sa reprise sur le deuxième (11e) et trouva les gants de l’excellent Nikopolidis sur le dernier (18e). À chaque fois, les diagonales de Menez et de Pitau avaient désarçonné la lourde défense piérote. Les milieux grecs étouffaient sous la pression, et Nikopolidis devait sortir loin de son but pour devancer Santos et Menez partis du milieu du terrain (30e).
À cet instant, Olympiakos se mit quand même à défendre plus haut, ce qui équilibra un peu les débats jusqu’au repos. Stoltidis frappait même au but (41e), un authentique événement.
Comme on l’a dit, Olympiakos se préserva d’un nouvel emballement sochalien à la reprise en multipliant les gestes d’antijeu. Les Sochaliens s’énervèrent, et Diawara vint dire sa façon de penser à Schürrer. Les Grecs étaient finalement dans leur élément, maintenant. Le temps jouait pour eux, et Richert fut contraint à son premier arrêt sur un centre-tir de Djordjevic (60e) juste après que Santos eut mal cadré sa tête sur un centre d’Isabey (58e).
Et c’est sans avoir l’air d’y toucher qu’Olympiakos plia l’affaire. Sur la gauche, Djordjevic débordait Zaïri, qui avait tardé à se replacer. Son centre trouvait Schürrer et Monsoreau à la lutte. La balle revenait dans les pieds de Stoltidis, qui ajustait Richert (67e). On comprit alors que l’affaire était entendue. Olympiakos s’imposait à l’extérieur en Coupe d’Europe, ce qui ne lui était plus arrivé depuis cinq ans. Sochaux aura largement eu les moyens d’éviter cela.